L’usage de matériaux industriels, partagé par un certain nombre de peintres contemporains, provoque un changement de paradigme pictural : rupture de la tradition moderniste ou continuité d’une peinture négociant avec le monde ? Pour saisir ce bouleversement, les expérimentations de Pierre Soulages avec du plastique noir, puis leur abandon, permettent d’interroger ce qui est mis en jeu dans la pratique picturale et dans la position occupée par l’artiste. S’agit-il de préserver le rapport classique entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur, ou comme le suggèrent les œuvres d’un autre artiste, Claude Briand-Picard, de retourner la peinture, comme une manche, pour en travailler la réalité ?