von Bonin Cosima
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Drapeaux.
La peinture comme marque, le haut matérialisme et les zombies du modernisme.
Dans son texte sur Peinture et graphisme. De la peinture ou le signe et la marque (Über die Malerei oder Zeichen und Mal), Walter Benjamin fait la distinction entre une peinture des signes et une peinture profonde qu’il associe à la marque de la peau – lorsqu’on rougit par exemple. Cette peinture, profonde en tant que marque, a été adoptée dans la peinture d’après guerre par des artistes comme Eva Hesse ou plus récemment par Cosima von Bonin et Poul Gernes qui expérimentent une « peinture-drapeau » ; une peinture qui ne distingue plus la peinture et le fond. Ce serait alors une « profonde transparence » (durchsichtig tief) comme le dit Hegel à propos de la couleur : « Un obscur existant aussi pour soi et un clair donné, posés en même temps par l’entremise de la transparence dans l’unité concrète et individualisée, donnent le phénomène de la couleur » [1].