Ralentir peintures, c’est interroger la temporalité et l’historicité propres à la peinture. Comme le suggère W. Benjamin, ralentir, alors que tout accélère, a quelque chose de révolutionnaire : réfléchir et agir en même temps. On rapproche donc ici la contemplation esthétique et la cognition phénoménologique comme modalité spécifique de la pensée dans l’art, à une différence près : il faut transformer la nature de l’épochè husserlienne afin qu’elle ne prétende pas de mettre au jour des états de fait qui lui préexistent, mais qu’elle tâche de donner sens à des objets inconnus, à des concepts émergents, à des modes de comportement nouveaux, etc. Ralentir peintures pourrait alors aboutir à des expérimentations épistémologiques susceptibles d’éclairer la négociation permanente du sens, sur laquelle s’appuie tout processus de cognition et de réflexion.