Agnès Foiret
Ses articles
Presque le silence
Notre contribution porte sur une expérience « limite » de rencontre de deux médiums – la peinture et le cinéma - dans le film documentaire « 304 x 308 » Michel Parmentier (Presque le silence) réalisé par Bernard Bloch en 1994 à Bruxelles à partir du récit de création écrit par Agnès Foiret. « Trois cent quatre par trois cent huit », titre du film, désigne le format des peintures de Michel Parmentier et énonce l’intention de réduire l’écart expressif au plus faible entre les deux médiums et donc d’approcher la peinture au plus près au moyen de la caméra.
Pan, pan !
Teindre la peinture réalise un rêve d’imprégnation lourd de travers. La teinture est le règne de l’emprise, de l’instruction d’un procès à la surface, face et dos confondus. Entre teindre et peindre, comment affronter la chair du monde et la sienne propre ? Sous le signe de l’empâtement, de la liquidité, de la planche, de la toile, du papier ? Écouler, baigner, engloutir sont des opérations poignantes pour ce qu’elles présagent de menace et d’épreuve. Peindre sans pigments, mettre à nu la peinture en récusant sa fonction de revêtement, n’est-ce pas prendre position en dessous du seuil à partir duquel elle tire son nom ? Si teindre donne le change à la surface, est-ce feindre la peinture ? Quel est, alors, le sort réservé à la peinture ?
Embraser la peinture
Les pratiques artistiques ignées placent la création et la destruction au cœur de la peinture. Embraser, embrasser la surface mobilise la psyché du peintre et questionne les constituants de l’acte pictural. Si l’événement se substitue au recouvrement, peut-on considérer pour autant le feu comme un médium de la peinture ?
À propos
Agnès Foiret, née en 1958, plasticienne, maître de conférences en arts plastiques, enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis 2008, Institut Acte