Issue d’une revendication de libération politique dans les arts de la première moitié du vingtième siècle, l’autonomisation de la peinture vis–à-vis de son support et de son cadre a débouché sur une destitution de l’acte de peindre et la production de l’artiste comme superproduction de soi dans les années 1990. On a dès lors annoncé la fin de la peinture, dans un contexte de consensus autour de la fin de l’histoire. Après le postmodernisme, Il semble que ce début du vingt-et-unième siècle ait remis l’histoire en marche, et que la question de l’avenir se pose à nouveau en peinture. La peinture de l’ère métamoderne (qui est la nôtre) est une peinture visionnaire, mystique, métamorphique et méta-mélancolique. C’est de ce point de vue que nos interrogerons l’histoire du support en peinture de l’exposition 0.10 de Petrograd (1915) à aujourd’hui.