Notes, esquisses et brouillons forment un motif central et fondateur dans le travail de la peintre d’origine japonaise Ayako Kiyosawa. Son installation en Californie en 2007 la confronte à une schize entre le langage et ses moyens. Ses premières œuvres, à partir de notes et de schémas, dérivent directement de ses échecs dans l’étude et la déconstruction du langage.
Dans le développement de sa peinture, en direction d’une abstraction concrète, le brouillon constitue paradoxalement un état pictural abouti. Ce qui n’est qu’esquisse d’une pensée se trouve suspendu et peint comme un état. En cela, le travail illustre notamment la thèse du philosophe et sinologue François Jullien sur la notion d’efficacité. Ce qui se joue dans la peinture d’Ayako Kiyosawa se trouve précisément être un déplacement d’une efficacité philologique vers une efficacité plastique, une pensée plastique de l’inabouti.